Numéro |
Pédagogie Médicale
Volume 18, Numéro 3, Août 2017
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Page(s) | 107 - 108 | |
Section | Éditorial | |
DOI | https://doi.org/10.1051/pmed/2018003 | |
Publié en ligne | 19 octobre 2018 |
Pas de point sans la ligne !
No dot without the line!
* Mailto : boelen.charles@wanadoo.fr
Les principes…
Avant d’entreprendre une action, posons-nous deux questions : cette action est-elle vraiment justifiée par rapport à toute autre, et quelles conséquences cette action entraînera-t-elle à court et à plus long terme ? Il y aurait donc comme un temps « amont » et un temps « aval » dans notre réflexion ! En ce monde, globalisé, surinformé, interconnecté, énergivore, peut-il en être autrement ?
Aujourd’hui, la pensée complexe s’impose à chacun car l’excellence d’un travail est aussi définie par la capacité à comprendre sa relation avec le contexte environnant et les effets exercés sur celui-ci. Notre activité humaine est comme un point qu’il convient de relier aux nombreux points d’activités conduites par d’autres qui précédent et suivent la nôtre. N’imitons pas la vache dans son enclos qui ne lève la tête que quand passe le train ; elle ne cherche pas à savoir d’où il vient ni où il va, l’itinéraire du train ne l’intéresse pas.
Par contre, pour nous, acteurs de santé, l’approche globale ou transversale est indispensable pour mieux comprendre les déterminants de santé et l’incidence de nos décisions sur l’utilisation de nos ressources communes et le bien-être de tous. Aussi, devrions-nous attendre d’une faculté des sciences de la santé qu’elle s’inspire des facteurs politiques, socio-économiques et culturels influant sur la santé des citoyens et de la société pour définir pertinemment ses stratégies de formation, recherche et services et qu’elle s’assure que ses actions produisent les meilleurs effets possibles pour un système de santé juste et efficient.
…et la vie
Qu’en est-il de ma faculté ?
On nous dit que la formation médicale est de bonne qualité. Très bien ! Mais les diplômés choisissent-ils une spécialité conforme aux besoins prioritaires de santé du pays ? S’établissent-ils là où leurs services sont les plus demandés ? Travaillent-ils en équipe pluri-professionnelle sur des objectifs de santé d’un territoire ?
On nous dit que la recherche est d’excellente qualité. Très bien ! Mais s’applique-t-elle à élucider l’intrication des déterminants agissant en amont de la maladie? S’intéresse-t-elle à mesurer l’impact des actions sur la santé et le bien-être ?
On nous dit que le service médical au Centre hospitalier universitaire est remarquable. Très bien ! Mais améliore-t-on la performance du service de santé de première ligne qui résoudrait la majorité des problèmes de santé et réduirait l’encombrement à l’hôpital ? Facilite-t-on la coordination de l’ensemble des services de santé et d’aide à la personne dans un territoire ? « Ah ! Mais cela ne relève pas de notre compétence ! », entend-t-on !
Quel aveu d’impuissance ! Allons-nous, comme le ruminant dans son pré, ne regarder ni à gauche, ni à droite, seulement le point devant, sans souci de trajectoire ?
Allons ! Un peu plus d’horizontalité pour gagner en citoyenneté !
© EDP Sciences / Société Internationale Francophone d’Education Médicale, 2018
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