Étudiants en médecine et Internet : quelles pratiques de recherche et comment les améliorer ?

Medical students and the Internet: What are their research practices and how can they be improved?

¹ Unité de simulation européenne en santé (UNISIMES), Faculté de médecine, Université de Strasbourg, 4 rue Kirschleger, 67000 Strasbourg, France
² Service d’accueil des urgences adultes, Hôpitaux universitaires de Strasbourg, Hôpital de Hautepierre, 1 avenue Molière, 67200 Strasbourg, France
³ Département de santé publique, Hôpitaux universitaires de Strasbourg, 1 place de l’Hôpital, 67000 Strasbourg, France
⁴ Département de médecine générale, Faculté de médecine, Université de Strasbourg, 4 rue Kirschleger, 67000 Strasbourg, France
⁵ Pôle de psychiatrie, de santé mentale et d’addictologie, Hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France

^* Correspondance et offprints: Carine ZUMSTEIN, Unité de simulation européenne en santé (UNISIMES). Faculté de médecine, Université de Strasbourg, 4 rue Kirschleger, 67000 Strasbourg, France. Mailto: carine.zumstein@gmail.com.

Reçu : 4 Avril 2017
Accepté : 31 Mars 2018
commentaires éditoriaux formulés aux auteurs le 9 novembre 2017 et le 27 mars 2018

Résumé

Introduction : Internet est un outil utile aux médecins pour compléter leurs connaissances. Le but de cette étude était d’identifier les pratiques de recherche sur Internet des étudiants en médecine et d’évaluer leur amélioration par une action de sensibilisation. Méthodes : Quatre-vingt-dix étudiants de la faculté de médecine de Strasbourg ont été randomisés en deux groupes. Le groupe A a répondu à des questions annexées à un cas clinique, puis à un questionnaire déclaratif concernant leurs pratiques habituelles de recherche d’informations médicales sur Internet. Le groupe B a d’abord été sensibilisé à ces pratiques grâce au questionnaire avant de répondre au cas clinique. Notre analyse a porté sur l’historique de leurs recherches, les scores obtenus par les étudiants et sur l’auto-évaluation de leurs pratiques. Résultats : Les étudiants déclarent consulter indifféremment des sites médicaux de référence et des sites de vulgarisation médicale, résultats retrouvés expérimentalement avec le cas clinique. Une action de sensibilisation préalable favorise l’utilisation de Google.fr et la consultation de sites de référence comme celui de la Haute Autorité de santé, et réduit la consultation de sites de vulgarisation. La sensibilisation incite les étudiants à multiplier leurs sources d’information. Les étudiants ayant utilisé Internet ont obtenu de meilleures notes que ceux ayant répondu à l’aide de leurs seules connaissances. Conclusion : Internet permet de compléter efficacement les connaissances médicales. Les étudiants sensibilisés à leurs pratiques de recherche sur Internet consultent des sites de meilleure qualité tout en multipliant leurs sources d’information. Il est nécessaire de développer de meilleures formations à l’utilisation de cet outil.

Abstract

Background: The Internet is a useful but often misused tool for physicians to improve their medical knowledge. We conducted this study to observe medical students’ research practices on the Internet and to evaluate their improvement by raising their awareness using a questionnaire. Methods: Ninety students from the University of Strasbourg were randomised in two groups. The first group answered clinical questions then filled out a questionnaire about their professional use of the Internet. The second group was educated about their research practices on the Internet with the questionnaire before they answered the clinical questions. We analysed their web search history, responses to the clinical questions, and the answers given on the questionnaire. Results: Students declared that they consulted indistinctly medical reference websites and popular science websites. Using an awareness questionnaire significantly increased their use of Google.fr and reference sites such as the HAS website (French National Authority for Health) when responding to medical questions. We observed a tendency to consult the WHO website more often, and to consult popular science websites, such as Wikipedia.org and Doctissimo.fr, less often. Students in the second group enriched their information sources when responding to clinical questions. Students who used the Internet obtained higher marks compared to those who answered with their own knowledge. Conclusion: The Internet allows students to complement effectively their medical knowledge. Students aware of their search practices consult more reliable websites, while enriching their medical information resources. We need to develop appropriate methods to train medical students regarding their Internet use.