Numéro |
Pédagogie Médicale
Volume 7, Numéro 3, Août 2006
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Page(s) | 135 - 141 | |
Section | Conférence | |
DOI | https://doi.org/10.1051/pmed:2006009 | |
Publié en ligne | 1 août 2008 |
L’éducation médicale vue par un philosophe
Medical education through the eyes of a philosopher
Membre de l’Académie Française
Propos : Les médecins doivent développer et entretenir parallèlement deux têtes : l’une, scientifique, l’autre empirique. Cette exigence résulte de la nécessité de solliciter à la fois la raison et l’expérience, d’appréhender tout autant le général et le particulier, la notion stable et la mouvance de la singularité, la maladie et la personne souffrante. Exégèse : Jadis, la maladie passait pour normale plus que pour fatale ou pénible, alors que la santé passe aujourd’hui pour usuelle ; la normalité a changé de camp. Il est licite de s’interroger quant à savoir si l’on peut définir la vie humaine de la même façon lorsqu’elle dure vingt ou quatre-vingts ans. Parallèlement, la science doit composer avec les puissances de l’argent, des médias et de l’administration. Le siècle dernier a suscité l’avènement d’une bioculture, faite de sciences et de pratiques du vivant, tous règnes confondus. La vie, dans sa totalité, entre dans l’action et la responsabilité de l’homme. L’avenir de la médecine se joue à ce niveau évolutif. Les variations sur le thème médecin, à partir de la racine linguistique « mode », conduisent à rapprocher: médication, méditation, mesure, modéré, modeste. Conclusions : La pratique et l’éducation médicales doivent s’inscrire entre les tensions que constituent la nécessité d’une santé, la possibilité des existences, les impossibilités induites par la maladie et la douleur et la contingence de l’action du médecin. Pour atteindre le singulier, l’apprentissage de la médecine doit s’appuyer aussi sur la culture, telle qu’y contribuent par exemple les grands écrivains et que l’on retrouve dans les textes de portée universelle, car ces auteurs explorent et décrivent des expériences individuelles telles que les rencontrera le médecin et qu’assurément il manquera si, limité à la raison brute, il reste un instruit inculte.
Abstract
Doctors have to develop and to maintain in parallel two heads: one scientific and the other empiric. This requirement results from the need to solicit at the same time reason and experience, to apprehend the overall just as well as the distinctive, the stability and the ever changing of singularity, illness and pain. Exegesis: In the olden days, illness was considered normal more than fatal or painful, whereas today, health is mostly common: normality has changed sides. It is licit to wonder if we can define a life of 20 years old identical as a life of 80 years old. At the same time, science has to deal with the power of money, media and management. The last century has aroused the advent of bioculture, made up of both science and life practice. Life, in its entirety, depends on mankind actions and responsibilities. The future of medicine will be tributary of this evolutionary level. Variations of the theme medicine from the linguistic root “mode” lead to relate: medication, meditation, measure, moderate, modest. Conclusions: medical practice and medical education have to emerge from tensions involving health requirement, the possibility of life, impossibilities induced by illness and pain and finally, the contingency of an action from a doctor. To reach the singular, medicine learning should also rely on culture, which comprises written work from great authors universally recognized: these authors have explored and described individual experiences in which the physician can relate to and, if the latter is only limited to its reason, he will remain an uneducated medical expert.
© SIFEM, 2006
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