Recherche et perspectives

Viser le bien-être des étudiant·e·s en médecine : résultats d’une intervention psychoéducative implantée en faculté de médecine à l’Université de Namur

Aiming for the well-being of medical students: results of a psychoeducational intervention implemented in the Faculty of Medicine at the University of Namur

¹ Institut de recherche en sciences psychologiques, Faculté de psychologie et des sc2iences de l’éducation, Université Catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, Belgique
² Institut Transitions, Université de Namur, Namur, Belgique
³ Département de psychologie, Faculté de médecine, Université de Namur, Namur, Belgique
⁴ Clinique psychiatrique des Frères Alexiens, Château de Ruyff, Henri-Chapelle, Belgique

^* Correspondance et offprints : Hélène Givron, Département de psychologie, Faculté de médecine, Université de Namur, Rue de Bruxelles, 61 B-5000 Namur, Belgique. Téléphone : 00 32 081 72 41 59. Mailto : helene.givron@unamur.be

Reçu : 9 Août 2022
Accepté : 23 Janvier 2024

Résumé

Contexte : Les étudiant·e·s en médecine présentent des taux particulièrement hauts de stress et de burn-out ainsi qu’un déclin d’empathie. Des auteurs invitent les pédagogues à mettre en place des interventions visant à endiguer ce phénomène dès le début des études en médecine. Objectifs : Cette étude vise à évaluer l’efficacité d’une nouvelle intervention psychoéducative de quinze heures visant à améliorer le bien-être des étudiants en médecine. Méthodes : Les sujets proviennent de trois filières de la faculté de médecine de l’Université de Namur : médecine, sciences pharmaceutiques et biomédicales. Les étudiants en médecine, qui constituaient le groupe expérimental, ont reçu une intervention psychoéducative de septembre à décembre 2021. Le groupe contrôle (étudiants en sciences pharmaceutiques et biomédicales) a poursuivi son cursus, sans recevoir d’intervention. Les deux groupes ont répondu à un questionnaire avant et après l’intervention. Ces questionnaires mesuraient leurs scores de stress, dépression, burn-out estudiantin, compétences émotionnelles, soutien social perçu et empathie. Résultats : On observe une augmentation atténuée du stress perçu, de la dépression, du burn-out estudiantin et une légère diminution des compétences émotionnelles intrapersonnelles dans le groupe expérimental par rapport au groupe contrôle. Les résultats montrent également une légère augmentation de la détresse personnelle et de la prise de perspective pour le groupe expérimental. Conclusion : Une intervention psychoéducative de 15 heures semble avoir des effets positifs, en atténuant l’augmentation des niveaux de stress, dépression et burn-out et améliorant la capacité de prise de perspective des étudiant·e·s en médecine.

Abstract

Context: Medical students’ psychological health is steadily declining, specifically when it comes to stress, burnout and empathy. Authors invite pedagogues to implement interventions to tackle this phenomenon from the beginning of medical training. Aims: The present study aims to introduce and evaluate the efficacy of a fifteen hours psycho-educational intervention, to enhance medical students’ well-being. We expected the experimental group’s psychological health to be better after the intervention, compared to the control group and compared to the measures before the intervention. Methods: Subjects were recruited in three departments in the University of Namur (Belgium): medical, pharmacological and biomedical. Medical students, who constituted the experimental group, underwent a psycho-educational intervention from September 2021 to December 2021. The control group (pharmacological and biomedical students) continued their education, without receiving any intervention. Before and after the intervention, both groups responded to two measurement occasions. Measures were as follows: perceived stress, depression, student burnout, emotional competencies, perceived social support, and empathy. Results: We observe a slowed augmentation of perceived stress, depression, student burnout, and a slight decrease in intrapersonal emotional competencies in the experimental group compared to the control group. Results also show a slight increase of personal distress and perspective taking for the experimental group. Conclusion: The 15-hour psycho-educational intervention seems to yield positive effects, by decelerating the increase of stress, depression and burnout, and grants a better perspective taking by medical students. Limitations and perspectives are discussed.